William Eggleston (photographer) – TUESDAY MUSEDAY
« Aurélie? That’s odd for a name. That’s cute. » These are Eggleston’s words, thrown at me with a mischievous look on the occasion of a Spring afternoon of 2006, the day of a press conference held in Dunkirk for his « Spirit of Dunkerque » exhibition. Truth is, there are thousands reasons to like this photographer and his remarkable work.
« Aurélie ? C’est un drôle de prénom. C’est joli. » C’est précisément ce que m’a lancé, l’air malicieux, William Eggleston lors de notre rencontre en 2006, par un bel après-midi de printemps. C’était à l’occasion de la conférence de presse pour son exposition « Spirit of Dunkerque » au LAAC (Lieu d’art et action contemporaine). S’il existe bel et bien mille raisons d’aimer ce fabuleux photographe et son remarquable travail, en voici trois.
Reason 1: Eggleston, a troublemaker in the art world / parce que c’est un trublion dans le monde des artistes



Stainless suit, polished shoes, leather gloves… the octogenarian photographer enforces. This dandy is nothing but refinement, a refinement comparable to the delicacy of his pictures. Firmly independant and fiercely free, Eggleston gazes at the world. A unique gaze, a colorful one taking over the reign of black and white film in the seventies. Shades, chroma, shapes and structure… his whole work evokes master painters. During the aforementioned press conference, he explained his peculiar way of pressing the camera’s release only once. A rare specie, deliberately.
Costume impeccable, chaussures vernies, gants de cuir… le photographe octogénaire en impose. Ce dandy n’est que raffinement, tout comme ses photographies où la délicatesse est de mise. Résolument libre et farouchement indépendant, William Eggleston pose un vrai regard sur le monde. Un regard unique, puisqu’il a imposé la couleur après des années de règne du noir et blanc. En révolutionnant la pratique dans les années 1970, il est ainsi devenu le père de la photographie couleur. Mais pas n’importe comment : tonalités, saturation, formes et constructions… son œuvre toute entière évoque les plus grandes toiles de maître. Lors de cette conférence de presse, il a expliqué que sa particularité était de n’appuyer qu’une seule fois sur le déclencheur. Une espèce rare, délibérément.
Reason 2: for his vision of the 70s America / pour sa vision de l’Amérique des années 1970
When I think of Eggleston, countless American landscapes and sceneries come to my mind. Deserted gas stations, diners and fast food places, motel rooms… the artist always highlighted what seemed trivial to me, only to make it extraordinary to my eyes. Would these scenes reveal my vision of the American Dream? Without a doubt. Would I like these pictures because of the haunting people shot on camera ? Without a doubt. His geometry, the flamboyant reds, the intense yellows, the deep blues. The result of a process called dye transfer, used in advertising and designed to color the negatives of the picture.
Quand je pense à Eggleston, nombre de paysages américains défilent invariablement dans ma tête. Stations service désertes, diners et autres fast food, chambres de motels… l’artiste s’est toujours attardé sur les choses de son quotidien qui me paraissent très extraordinaires. Sans doute parce qu’elles représentent mon rêve américain. Sans doute parce qu’elles sont peuplées d’habitants énigmatiques. Sans doute grâce à la géométrie omniprésente dans son travail. Sans doute grâce aux couleurs saturées, aux rouges éclatants, aux jaunes intenses, aux bleus profonds. Le résultat du « dye transfer », une technique utilisée en publicité consistant à colorer les négatifs de la photo.









Reason 3: for his view of Dunkirk / pour le regard qu’il a posé sur Dunkerque
Eggleston came first to Dunkirk in 2005 to explore the industrial complex, the port on the seaside and its docks. From this adventure, 36 photographs were born, where color reigns. Where shapes break away from the sky. This portrait of the rude, sliced, sometimes brutal Dunkirk is tenderly marked with humor and sweet affection. The « Spirit of Dunkerque » exhibition made a great impression once the works presented to the public in 2006. Nobody stayed emotionless after Eggleston’s landing. And Dunkirk will never be the same for me.
Le photographe est venu une première fois à Dunkerque en 2005 pour partir à la découverte du complexe industriel, du port et de ses quais, de la ville. De cette épopée sont nées 36 photographies où la couleur règne en maître. Où les formes se détachent du ciel. Ce portrait de Dunkerque, cette ville rude, abrupte, tranchée et parfois brutale, est pourtant empreint de douceur et d’humour. L’exposition « Spirit of Dunkerque », présentée en 2006, a marqué les esprits. Indéniablement, le débarquement de l’artiste américain n’a laissé personne indifférent. Et Dunkerque ne sera plus jamais tout à fait la même à mes yeux.



For further info / pour aller plus loin:
« By the ways, a journey with William Eggleston » Vincent Gérard & Cédric Laty :
Written by Aurélie Lemaire and translated by Marc Louis-Boyard for Slow Culture.
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